CORONAVIRUS (COVID-19). Il n'y a qu'une dizaine de cas au Québec. Est-ce qu'on devrait vraiment s'inquiéter ?

Une femme de 34 ansil y a 4 ans
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Alexandre Chagnon · il y a 4 ans
Bonsoir Madame,
D'abord, il faut savoir que le risque que vous et moi contractions le virus au cours des prochains mois est bien réel. En effet, la quantité de cas identifiés à travers le monde (plus récemment en Italie) montre qu'à la vitesse actuelle, une grande majorité de la population aura été infectée d'ici 2021. Scénario catastrophique ? Pas du tout. La grande majorité d'entre nous s'en sortira très bien.
Ce qu'on craint ici, ce sont deux choses distinctes.
La première est que soient infectées des personnes ayant un système immunitaire plus faible ou un système cardiopulmonaire déjà hypothéqué (asthme, MPOC, fibrose kystique, etc.). On cherche également à éviter les infections chez les personnes plus frêles. Ces groupes de personnes ont un risque plus grand de complications (voire de décès) s'ils sont infectés (la plupart des personnes qui nécessitent une hospitalisation et de l’aide pour respirer sont âgées de plus de 50 ans).
La deuxième crainte est que notre système de santé soit surchargé. Nous pourrions notamment manquer de places pour les personnes nécessitant une hospitalisation ou une assistance ventilatoire (pour respirer). La capacité de notre système de santé est limitée. Par les précautions imposées ou suggérées par les divers gouvernements, on cherche donc à limiter la propagation pour éviter de surcharger le système.
Autrement dit, il est possible que le nombre de personnes nécessitant des soins hospitaliers soit trop nombreux pour la capacité de notre système de santé. C’est d’ailleurs ce qui pousse une quantité toujours croissante d’organisateurs d’événements culturels et sportifs à annuler la tenue de leurs activités (ex.: HIMSSS, Indian Wells, etc).
Il est donc très adéquat de demander aux Québécoises et aux Québécoises de rester vigilant et d’éviter les attroupements. Il s’agit là d’une façon de nous assurer que les personnes qui auront besoin de soins pourront les obtenir.
Bonne fin de soirée,
Alexandre Chagnon, pharmacien
P.S. Au moment d’écrire ces lignes, l’Italie est au prise avec un nombre trop important de patients nécessitant des soins hospitaliers pour la capacité de leur système (pourtant très similaire au nôtre en terme de performances).
On y analyse de plus en plus la possibilité de limiter l’accès aux soins intensifs à des patients chez qui le risque de survie est plus élevé (des patients habituellement jeunes). Ainsi, on pourrait bien devoir refuser l’accès à des soins intensifs à des personnes plus âgées. Essayons de ne pas nous rendre là au Québec 😊

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